lundi 1 mars 2010

Voici enfin le jour venu

Il y a déjà si longtemps (en tout cas pour moi) que je suis arrivée ici au mois d’août 2001 avec comme destination l’Université de Sherbrooke avec pour tout bagage mes deux valises.
Deux ou trois mois auparavant mon diplôme de bibliothéconomie en main, j’avais décidé de demander un visa d’études pour le Québec, je ne sais plus trop pourquoi j’ai voulu abandonner la plage, le soleil, les amis et la famille, mais en un coup de tête je suis partie seule.

Ce fut de nombreuses premières fois, l’aéroport, l’avion, habiter à l’étranger, tout refaire sans appui. J’ai tout de suite adoré, au bout d’une semaine sur le campus je partais déjà en expédition avec de nouveaux amis. Une de mes amies de Bordeaux m’a rejointe et puis ce fut partys sur partys, les excursions Toronto, Niagara Falls, New York…de vrais Français en vacances ne se préoccupant pas des distances à parcourir ni des heures de route à faire pour voir quelque chose.



Tout faire dans une période limitée.



Vous savez à l’époque le plus gros choc était culinaire, le pain l’horreur, le fromage je n’y comprenais rien de la mozzarella en brique, inconnue dans mon répertoire culinaire, pour moi la mozzarella c’était une boule blanche dans du liquide!!!



La junk food omniprésente avec ce que l’on appelle les carrefours de la bouffe!!

Bon c’est sur j’en ai pas mal mangé, mes préoccupations étaient ailleurs et puis pour s’adapter quoi de mieux que de faire comme les autres, n'est-ce pas? Quand on est étudiant l’important n’est pas de manger, mais comment occuper ses soirées, le célèbre Kudsak et les marches.



Les sessions se sont passées dans la bonne humeur et ont permis la création de merveilleuses amitiés. Je suis repartie vers ma terre natale avec l’idée indéfectible que je reviendrais ici.



Je suis revenue pour travailler et puis il y a un peu près un an j’ai pis la décision de demander ma citoyenneté après des longs moments de renouvellements de visas, d’attente de résidence…


Si je vous parle de cela aujourd’hui c’est que mercredi sera un jour capital pour moi puisque je vais assister à ma cérémonie d’assermentation et devenir citoyenne canadienne, bien sûr il ne me viendrait même pas à l’esprit de renier ma citoyenneté française, j’ai l’immense privilège de pouvoir avoir les deux alors j’en profite.
Voici peut-être à quoi cela ressemblera, je vous livrerai mes sentiments de cette journée dès qu'elle se sera déroulée avec en main mon certificat de citoyenneté:

Je veux simplement faire comprendre aux gens que le tout n’est pas de déménager, de voir si l’herbe est toujours plus verte ailleurs, elle l’est forcement.
Un choc culturel comme le définit le Grand dictionnaire est
un Effet produit sur un individu pris au dépourvu lorsqu'il est plongé dans une culture étrangère
Mais quel est cet effet?
Quelqu’un m’a dit un jour que les immigrants portés en eux une ambiguïté, un tiraillement d’où ils viennent et ou ils sont. Plus cette journée d’aboutissement arrive plus je le ressens.

4 commentaires:

  1. Félicitations mon amie!
    Wow, c'est toute une étape que tu vas vivre mercredi. Quel parcours tu as parcouru jusqu'ici! C'est très excitant!

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  2. Et en plus je vais devoir chanter, comme une casserole certainement mais c'est pas grave!!

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  3. En lisant ton billet, j'ai le semtiment étrange de me lire. La découverte, ces premières fois (le faire au moins une fois dans sa vie pour ne jamais le regretter), l'émerveillement, les chocs culinaires, les efforts d'intégration, les attentes de visas et de résidence permanente... et maintenant la citoyenneté! J'espère que tu as profité pleinement de cette journée. J'ai hâte de lire ton prochain billet. Toutes mes félicitations.

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  4. Félicitations Angélique. Alors l'assermentation, c'était bien (et la voix était à point pour le chant)?

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